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Fanatisme protestant évangélique

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    sergeboivin432
  • 3 janv. 2019
  • 7 min de lecture

Dernière mise à jour : 3 janv. 2019

Dans son « Traité sur la tolérance » de 1764 Voltaire donne la définition suivante : « Le fanatisme (protestant évangélique) est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère. Celui qui a des extases, des visions, qui prend des songes pour des réalités, et ses imaginations pour des prophéties, est un fanatique (protestant évangélique) novice qui donne de grandes espérances ; il pourra bientôt tuer pour l’amour de Dieu ». Voltaire reprend donc l’origine religieuse du mot latin « fanaticus », qui vient de « fanum », le temple, pour signifier que le fanatique (protestant évangélique) est un illuminé qui se croit inspiré par la divinité, même s’il est évident aujourd’hui que ce phénomène composite déborde largement le fait religieux. contrairement à ce que le dessin de Siné pourrait laisser croire.





Le chrétien protestant évangélique fanatique est d’abord un Justicier qui est le seul détenteur d’une Vérité sacrée pour lui prétendument mise au service d’un Bien suprême qu’il semble être le seul à connaître et auquel il s’identifie. C’est d’ailleurs ce qui légitime le fait de placer ses futures victimes (de sévices, menaces ou jugements) dans le camp du Mal pour les asservir ou les combattre. (Croisades, Secte des Assassins, Terreur, Stalinisme, Nazisme, Maoïsme, Khmers rouges, Patriot Act, Daech, Protestantisme évangélique intégriste, etc.). Cela signifie que si le bien est ce qui favorise le développement de l’individu ou du groupe, et s’oppose au mal, qui est son contraire, et donc à ce que l’on ne voudrait pas que l’on nous fasse, alors le chrétien protestant évangélique fanatique inverse radicalement ces valeurs : il est toujours le Bien, les autres sont toujours le Mal, ce qui l’autorise à tuer autrui (ou l'assassiner de mots qui le condamne aux enfers éternels) pour être le purificateur et le bienfaiteur de la société tout entière comme dans la recherche de la race aryenne pour le nazisme.



Le fanatisme chrétien protestant évangélique est donc une « passion de l’âme » (1) qui attaque en priorité ce qui est le plus important chez l’homme : sa vie bien souvent, mais aussi les relations, l’intelligence, la raison, la culture, ou les connaissances. La plupart des fanatismes, comme le fanatisme chrétien protestant évangélique défie ou tord le savoir et la bible. (Giordano Bruno brulé vif, les autodafés de livres dans l’Histoire, les armes de destruction massive de Saddam Hussein, Boko Haram ou « l’éducation occidentale est un péché », les sorcières de Salem victimes innocentes du clergé protestant, ). Et d’ailleurs quelles sont les « découvertes » des chrétiens protestants évangéliques fanatiques d’aujourd’hui ? Les attentats aveugles ? La charia ? L’ultra libéralisme conquérant ? Les frappes « chirurgicales » ? Le racisme ? L'inerrance biblique ? Ces exemples montrent que le fanatique peut se relier à des croyances et des pratiques diverses. Mais en réalité peu importe son obsession exclusive du moment qu’elle alimente les certitudes de son imaginaire pour conjurer ses peurs et renforcer son pouvoir sur autrui, y compris ses pensées.



Le chrétien protestant évangélique fanatique refuse l’altérité, le doute, le tiers et la différence pour acter que l’enfer c’est l’Autre. Il vit dans un monde exclusivement binaire avec les « bons » d’un côté et les « méchants » de l’autre tout en se protégeant avec des « frères » et des clones repliés sur eux-mêmes comme dans une secte où chacun colle à son semblable pour se rassurer sur son existence et la « vérité » du Dogme. (L’Ordre du temple solaire) ou (les églises protestantes évangéliques extrémistes du Sud des États-Unis qui propagent la haine et l'homophobie dont certains pasteurs québécois s'inspirent)


Le chrétien protestant évangélique fanatique est ennemi du langage. Il souhaite la destruction du symbolique pour qu’il n’y ait plus de différence entre une représentation mentale et la chose représentée (2) comme dans le tableau de Magritte : « Ceci n’est pas une pipe » qui justement la représente, ou les images de Mahomet. Cela conduit à ce que l’imaginaire qui vient à la place soit son unique réalité accessible. (Allégorie de la caverne de Platon)


Caverne de Platon
Caverne de Platon

Le fanatisme chrétien protestant évangélique c’est le primat d’un Moi-Idéal narcissique grandiose et omnipotent. C’est l’identification magique à une sorte de dieu tout puissant, le refus de la castration symbolique, le déni de la mort, et donc la victoire de Thanatos sur Éros (3). Il sombre dans toutes les idéologies extrémistes et totalitaires, les théories de complot qui passent à sa portée, en réalisant un clivage entre la pensée et les actes pouvant conduire à des passages à l’acte violents ou actes de langage de même nature dans une sorte de court-circuit de la pensée. (4). Il existe cependant des fanatiques très redoutables qui ne ressemblent pas aux délinquants violents : ce sont les pervers narcissiques (5) en soutanes ou tenue de ville, en pasteurs gradés, en qamîs sous leur casemate, en col blanc depuis un bureau haute technologie ou en képi dans une salle de contrôle blindée qui manipulent et/ou tuent sciemment des personnes ou des groupes en toute impunité.



Mais le fanatisme chrétien protestant évangélique le plus visible repose souvent sur une identification adhésive (6), qui est un collage archaïque à une idée politique, religieuse, ou autre servant de défense à une menace imminente d’effondrement personnel ou groupal. De fait le fanatique ignore les frontières en général (7) et les limites du moi en particulier (8) à cause de ses failles identitaires. En fait, l’idéologie est sa colonne vertébrale qui lui tient lieu d’identité. Pour les chrétiens protestants évangéliques fanatiques, la bible elle-même devient le sujet de l'adoration réel, le Dieu à qui faire confiance en tout. Les pulsions restent ainsi à l’état libre, ce qui fait de lui « Un loup pour l’homme » (9). D’ailleurs les victimes des fanatiques chrétiens protestants évangéliques compulsifs n’ont pas pour but d’apaiser la violence sociale (10) comme avec le « pharmakos » grec, mais au contraire de la multiplier sans fin, par l’utilisation habile des médias ou églises (désormais YouTube) et de la propagande, notamment sur l’internet et les réseaux dits « sociaux » (dyssociaux, dissociés, et potentiellement dissociatifs ?). Ils exercent d'ailleurs sur le Web, par leur réseau de contacts privé, un pouvoir occulte de représailles à l'endroit de celles et ceux qui ne se conforment par à leur code secret où l'on ne doit jamais remettre quoi que ce soit en question, forme de terrorisme anonyme et intouchable. Ce qui est parfaitement autorisé en théocratie où il est permis de violer toutes les lois des hommes ainsi que les droits fondamentaux de l'humain. tout entière. Et en particulier, la liberté d'expression qui répugne non seulement aux pasteurs, mais à chacun des adeptes de la secte, car la vérité est leur pire ennemi. C'est ainsi qu'ils commanderont le harcèlement du propriétaire d'une page Facebook. Dans un premier temps pour nuire à la propagation de ses publications dérangeantes et ensuite pour obtenir sa photo et autre renseignement permettant de le retracer et exercer sur lui des pressions, de l'intimidation, etc. Ils iront jusqu'à suivre cette personne partout où elle ira, de manière à tout connaitre sur elle. Le chrétien protestant évangélique fanatique refuse donc les lois votées par les citoyens en démocratie (11) car il vit en théocratie et il est même souvent, comme dans les sectes, le fondateur d’une Loi placée par lui au-dessus de toutes les autres. Le comportement sectaire est tellement évident qu'il faut se poser la question de savoir pourquoi les autorités n'agissent pas plus efficacement.



Très souvent le chrétien protestant évangélique fanatique se réfère à des théories fausses, des prophéties invérifiables, des lois prétendument divines ânonnées stupidement, des interprétations tordues de versets voulant justifier ou donner un sens à ce qui n'en a aucun, une recherche sans limites de pouvoir, un désir de vengeance, des pratiques magiques, des complots imaginaires, des meneurs charismatiques et violents, ou des gourous messianiques pervers (Mouvement Raëlien). Le fanatisme chrétien protestant évangélique est donc habituellement une défense, voire une arme létale, pour des personnes ou des groupes en désarroi. Il finit toujours par être vaincu et disparaître dans les poubelles de l’Histoire mais il revient périodiquement sous d’autres formes reflétant les conflits humains qui ne trouvent pas d’expression légitime. C’est en quelque sorte un retour du refoulé social. Il est donc souvent le révélateur d’une société qui va mal. (« Tous pourris », accusent même certains aujourd’hui comme en écho des chrétiens protestants évangéliques fanatiques qui récitent ad libitum exactement la même chose pour justifier leur volonté purificatrice)... Rien n'est impossible à Dieu qui justifie les non-sens extrêmes, les pseudo-guérisons fallacieuses, la foi qui déplace des montagnes, etc.



Mais les adversaires des chrétiens protestants évangéliques fanatiques de l'abus spirituel doivent savoir que contrairement à une doxa contemporaine, la « déradicalisation des doctrines » ne sera pas plus efficace pour éradiquer ce totalitarisme mental, et supprimer le terrorisme spirituel, que la dératisation pour anéantir les rats.



Car dans un pays démocratique on peut certes tenter de limiter les dommages pour circonscrire temporairement les problèmes, mais c’est une tâche difficile qui conforte souvent des lois liberticides. Si les partisans de la laïcité en font trop, ils sont critiqués. S’ils n’en font pas assez ils sont critiqués. C’est donc une relation en forme de « double lien » (12) qui entretient les polémiques (de « polêmikôs » : relatif à la guerre des idées) et illustre surtout le malaise politique actuel face à l'intégrisme religieux.



Il faut ici rappeler que l’émergence dans les premiers groupes d’hominidés de croyances et de rites pour apprivoiser la peur de la mort est à l’origine d’Homo Sapiens (premières sépultures incontestées vers – 100 000 ans), même si par la suite certaines sectes protestantes ayant mieux réussi que d’autres ont favorisé les premières organisations politico-religieuses parfois accompagnées d’idéologies totalitaires chrétiennes protestantes évangéliques fanatiques (13). Il est donc légitime de se défendre et de lutter activement contre celles-ci, car il n’est pas possible de dialoguer directement avec des chrétiens protestants évangéliques fanatisés.



Dans un premier temps on peut essayer de les contenir avec des limitations claires pour protéger la société en sachant que leur attitude dangereuse et leurs convictions inébranlables menacent tout le monde, y compris elles-mêmes, leur propre folie étant indissociable de celle des autres. Il est alors seulement envisageable, après beaucoup de temps et d’efforts, de viser des buts plus compatibles avec la vie sociale. Mais la loi en son état actuel dans notre pays ne peut pas être le meilleur remède pour cela, car il est tellement facile pour eux de cacher leur haine et leur mépris du monde et de toute activité mondaine avec des discours bifides ou se cache alors la réelle propagande.


Il est en outre nécessaire au niveau de l’État de pouvoir compter sur des institutions solides telles que la justice avec des personnes formées et fiables aussi capables de dialoguer et de faire de la diplomatie avec des tiers quand cela est possible que de faire appliquer des limites fermes.


Références d’auteurs :

 1- Descartes

 2- De Saussure

 3- S. Freud

 4- J.B. Pontalis

 5- P.C. Racamier, A. Eiguer, J.P. Caillot, R. Gori

 6- E. Bick, W. Bion

 7- R. Debray

 8- D. Anzieu

 9- Plaute, T. Hobbes

10- R. Girard

11- Solon

12- G. Bateson

13- F. Lenoir, N. Harari






 
 
 

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